Le villancico trouve son origine dans le célèbre « chant des paysans », faisant référence à la chanson populaire chantée dans la rue, de caractère pastoral et pendant la période de Noël. Autrefois, ce sont les « rondes de la nuit de Noël » qui se chargeaient d’inclure dans leur répertoire des romances et des chansons sériées et satiriques, ainsi que des compositions plus profanes mais inspirées des passages bibliques sur la Nativité. La forme de ces chansons est celle traditionnelle de la strophe et du refrain, réservant la première pour la partie narrative et la seconde pour la partie de louange.
L’origine
On a communément considéré Rafael Ramos Antúnez, le Jerezano Niño Gloria (1893-1954), comme le premier à chanter des villancicos traditionnels au rythme des bulerías. En fait, son nom artistique est directement lié à cette question. Cependant, bien que certains livres d’histoire du flamenco affirment que le chanteur a été le premier à enregistrer le villancico flamenco, on constate que ce n’était pas le cas. Les archives documentées nous rappellent qu’ Antonio Grau a enregistré à Paris avec Enrique el Negrete, le disque intitulé Chuflas, entre 1907 et 1909, dont les deux premières lettres sont un villancico.
C’est en 1915 que La Niña de los Peines a enregistré les bulerías intitulées Pastorcito, ¿por qué lloras?, avec trois lettres de Noël, incluant les deux qu’Antonio Grau avait enregistrées précédemment. Et en 1924, Amalia Molina, qui enregistre aux États-Unis avec l’orchestre du maître Lacalle, enregistre les Bulerías gitanas, qui incluent le même villancico (Pastorcito porque lloras et Ya vienen los reyes).
En 1929, El Gloria a enregistré, au rythme des bulerías, les villancicos Los caminos se hicieron, Pastores que apastoráis, Cuando llegamos a Belén et le Romance de la virgen y el ciego.
Jusqu’à nos jours
En jetant un coup d’œil à nos jours, de nombreuses personnalités ont suivi les traces de ces précurseurs en investissant dans le genre. Parmi eux, Manuel Vallejo, Pepe Marchena, Antonio Mairena, Fosforito, La Paquera, Manolo Vargas, Manuel Sordera, Pericón de Cádiz, Bernardo de los Lobitos, Pepe Pinto, La Perla, Camarón, José Menese, José Mercé, Chano Lobato, Rocío Jurado, María Vargas, La Macanita, Fernando de la Morena, Remedios Amaya, etc.
Même des compositeurs renommés ont écrit des villancicos pour être chantés par les artistes flamencos tels qu’Antonio Gallardo, Ríos Ruiz et Manolo Sanlúcar, Manuel Garrido, Parrilla lui-même, Fernando Terremoto, Luis de Perikín, Antonio el Farruco, José Quevedo, etc.
Así canta nuestra tierra en Navidad
Pendant les fêtes de Noël de 1982, la Caja de Ahorros de Jerez de la Frontera (aujourd’hui sous l’égide de Caixa et de la Fondation Cajasol) lançait la collection musicale “Así canta nuestra tierra en Navidad” dans le but de récupérer le riche patrimoine de villancicos, coplas et romances qui, par transmission orale, était préservé, bien que, à l’époque, les chaleureuses réunions familiales où les familles, voisins et amis avaient l’habitude de les chanter la veille de Noël, avaient presque disparu, tout en cuisinant les mets propres à la célébration. Le 19 décembre prochain marquera le 40e anniversaire de cette date ainsi que le concert traditionnel qui marque le début officiel de cette période festive.
La flamme des villancicos flamencos continue de brûler brillamment dans les voix des artistes contemporains, démontrant que cette fusion de sons n’est pas seulement un hommage à Noël, mais aussi une célébration de la créativité et de la diversité musicale. Dans chaque accord résonne l’histoire vivante d’une tradition qui, loin de s’éteindre, continue de vibrer avec intensité, nous rappelant que la musique a le pouvoir de rassembler des cultures et des époques, créant quelque chose de véritablement unique et éternel.